Les cimetières militaires, témoignages de 3 guerres meurtrières
Trois guerres en 75 ans, 1870-71, 1914-1918 et 1939-1945, ont fauché en Lorraine des centaines de milliers d'hommes de diverses nationalités. Les nombreux cimetières militaires en témoignent. Ce document en montre deux exemples : la nécropole nationale[1] de Flirey (54), située à proximité de la ligne de front au sud du saillant de Saint-Mihiel (1914-1918), et le cimetière d'Andilly (54), la plus vaste nécropole allemande en France (1939-1945), situé au nord de Toul. Les deux regroupent des corps exhumés de tombes isolées ou de cimetières provisoires.
Complément :
Sur le cliché 1, le cimetière d'Andilly aménagé par les Américains pour inhumer leurs morts et des victimes allemandes des combats de 1944, devenu nécropole allemande après le transfert des soldats US à Saint-Avold (plus grand cimetière américain de 39-45 en Europe). A partir de 1957, le Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge, association chargée de l'entretien des sépultures y a regroupé les soldats tombés dans l'Est de la France (plus de 33 000).
En 2, le cimetière de Flirey regroupe à partir de 1919 plus de 4 000 soldats français. Les nécropoles nationales ont des points communs : l'entrée encadrée de deux pilastres de pierre, des alignements de tombes sur une pelouse (4 modèles confessionnels de stèles), un mât porte-drapeau au centre.
En Lorraine, 1870-71 a laissé des stèles, tombes isolées, cimetières français et allemands (région de Metz surtout). Mais rien de commun avec 14-18 : plus de 90 nécropoles nationales (39 en Meuse : Argonne, région de Verdun, Woëvre...), des dizaines de cimetières étrangers (32 allemands en Meuse, surtout au N et NE de Verdun, ... ; 2 cimetières de regroupement américains, Romagne-ss-M et Thiaucourt). Peu de lieux spécifiques pour 39-45 : Saint-Avold, Dinozé (E.U.), Andilly (All.).
Photographie : D. Brion - Commentaire : E. Arnould