Lecture des paysages lorrains

Le fort de Douaumont

Le fort de Douaumont (1994)

Le fort de Douaumont, construit entre 1885 et 1891, fait partie du camp retranché de Verdun. Il est un des éléments du rideau défensif des Hauts de Meuse préconisé par Séré de Rivières[1] pour protéger la frontière après l'annexion de l'Alsace et de la Moselle. S'appuyant sur les côtes de Meuse, il est délimité par les deux camps retranchés de Verdun et Toul reliés par plusieurs forts. Le paysage actuel est hérité de la guerre avec le reboisement des zones dévastées autour de Verdun.

Complément

Construit à partir de 1885 dans le secteur nord-est de Verdun, il pouvait accueillir une garnison d'environ 890 hommes. Mais déclassé en 1915 et en partie désarmé, il est occupé sans combat par les Allemands le 25 février 1916, avant d'être repris le 24 octobre par le Régiment d'Infanterie Coloniale du Maroc. Construit au début de la crise de l'obus torpille, il est renforcé par une carapace de béton qui résistera aux bombardements mais également par la construction de plusieurs tourelles avec canons et mitrailleuses. Aujourd'hui, il constitue un des principaux sites touristiques du champ de bataille de Verdun. Par ailleurs, le paysage actuel rappelle la violence des combats avec l'importance des terrains dévastés qui ne permettent plus le retour des cultures. Dans cet espace dénommé « zone rouge[2] », plusieurs villages comme celui de Douaumont, n'ont pu être reconstruits. Après la guerre, une loi de 1919 permit à l'État d'acquérir les anciennes zones de culture dévastées pour être boisées. Ces reboisements forment de vastes forêts domaniales comme celle de Verdun. Pins noirs, épicéas et hêtres constituent l'essentiel des plantations ou du renouvellement naturel de la forêt.

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Photographie : A. Humbert - Commentaire : E. Chiffre
  1. Séré de Rivières

    Général français (1815-1895) qui, après 1871, réorganise le système de défense en l'adaptant aux nouvelles frontières et aux progrès de l'artillerie

  2. Zone rouge

    Terres dévastées par les combats non susceptibles de remise en culture. Achetées par l'Etat et reboisées. Le nom serait dû au tracé rouge des cartes

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