Un grand ensemble ambitieux à Nancy : le Haut-du-Lièvre
C'est sans aucun doute le Haut-du-Lièvre qui demeure le grand ensemble le plus emblématique de Nancy. C'est à l'origine un projet d'ampleur, et de renommée : l'architecte en charge du projet est un Premier Grand prix de Rome, Bernard Zehrfuss. Son idée de la composition du quartier s'appuie sur l'organisation de la ville ancienne : il souhaite reprendre dans sa composition les grands axes qui déterminent la forme de la cité ducale.
Complément :
L'histoire du quartier s'inscrit pleinement dans celle des grands ensembles français. Dans les années 1950, la crise du logement affecte fortement Nancy : en 1956, 6 000 demandes de logement ne peuvent être satisfaites. S'ensuit alors la décision de lancer un vaste programme de construction ; seule demeure libre sur le territoire communal la partie du revers de plateau dite du « Haut-de-Lièvre » où la ferme Sainte-Catherine côtoie les carrières Solvay. La municipalité Pinchard décide de lancer là la construction d'un vaste ensemble urbain, que l'on a pu qualifier à l'époque de ville-satellite.
La première barre sort de terre en 1958 : c'est le Cèdre Bleu (402 m de long, 15 étages), bientôt suivi du Tilleul Argenté (301 m de long, 17 étages). Trois tours en étoile, trois barres parallèles dominent encore le paysage, l'ensemble étant complété par quelques bâtiments de moindre envergure et un lotissement de pavillons. Le choix de la construction industrialisée permet de baisser les coûts, et d'accélérer la production de logements. C'est le procédé Estiot qui a été utilisé : il s'agit d'un complexe acier-béton, basé sur six types constructifs (palier, escalier, refend, plancher, cage d'ascenseur, façade), chacun autorisant un certain nombre de variantes.
Photographie : A. Humbert - Commentaire : A. De Gasperin
