Les premières banlieues et la révolution industrielle
La première révolution industrielle est liée à l'arrivée des canaux et du rail entre 1850 et 1870, la découverte du procédé Thomas Gilchrist permettant d'utiliser des minerais phosphoreux, telle la minette lorraine[1], pour fabriquer de l'acier. Mais l'annexion de l'Alsace et de la Moselle en 1870 donne un coup d'accélérateur remarquable à la région. Nombreux sont les industriels, financiers et ouvriers à quitter les territoires annexés pour venir s'installer à Nancy, Lunéville ou encore dans les vallées vosgiennes.
Complément :
A Lunéville par exemple, l'arrivée en 1870 des De Dietrich est l'occasion de développer une entreprise de fabrication de wagons, entreprise à la renommée internationale qui fournit, entre autres, les wagons de l'Orient Express. Plus de mille salariés y travaillent au début du XXe siècle. Les bâtiments de l'entreprise se développent sur près de 2 km de Lunéville vers Moncel-lès-Lunéville, entre la RN59 et la voie de chemin de fer allant de Lunéville à Saint-Dié. De part et d'autre de l'usine se développent les cités ouvrières (la cité Cécile, ici à gauche) et les équipements que l'entreprise met à disposition de son personnel : foyer, réfectoire, terrain de foot, etc.
Les wagons ne sont qu'un exemple. Lunéville au début du XXe siècle compte de nombreux établissements industriels de plusieurs centaines de salariés, voire de plus de mille (la faïencerie, les établissements textiles, la fabrique de jouets en bois Villard et Weil, la verrerie des frères Muller, etc.). Depuis, la ville a poursuivi son expansion, d'abord sous la forme de lotissements (à droite) installés à l'emplacement d'anciens terrains maraîchers, ensuite par des ZAC (au second plan à gauche et à droite) et rejoint le village voisin de Moncel-lès-Lunéville, désormais partie intégrante de l'agglomération lunévilloise.
Photographie : A. Humbert et C. Renard-Grandmontagne - Commentaire : V. Bertrand
