Innovation urbaine d'hier : la Cité radieuse de Briey
Le Corbusier a construit cinq Cités radieuses : à Marseille (1952), à Nantes (1955), à Berlin (1957), à Briey (1963) et à Firminy (1967). Ces Cités correspondent à l'idée de la ville que se faisait le grand architecte : verticale, avec des rues intérieures, et entourée par la nature.
Complément :
Le travail des couleurs, frappant ici, est loin d'être anodin : il fait entièrement partie de l'œuvre de l'architecte-artiste. Les balcons sont construits en véritables dentelles de béton. L'immeuble est posé sur des pilotis qui permettent de dégager de l'espace au sol. Dans la pensée de Le Corbusier, l'image du paquebot était très présente, ce dont témoignent l'intérieur comme l'extérieur de l'immeuble. Le système constructif est pensé comme « un casier à bouteilles, [qui] consiste à construire des appartements à l'intérieur d'une ossature de poteaux et de poutres en béton armé » (cf. Dictionnaire des architectes, Encyclopaedia Universalis).
Les appartements étaient construits sur deux niveaux : sur un étage, une salle commune, à la fois cuisine et salon, ouvrant sur un balcon. A un second niveau, les chambres. Chaque appartement est traversant, ayant ainsi une double orientation. Les façades montrent la méticulosité de la conception : les loggias sont pensées de manière à laisser le soleil pénétrer en hiver et à éviter un ensoleillement direct en été. Le résultat cependant fut dans l'ensemble assez mitigé : cet ancêtre commun au grand ensemble souffrait déjà de son caractère très monolithique et d'une forme d'utopie carcérale.
Photographie : A. De Gasperin - Commentaire : A. De Gasperin
