Saint-Nicolas-en-Forêt : à la recherche de la ville ouvrière idéale
Saint-Nicolas-en-Forêt symbolise la réussite et le déclin de la sidérurgie en Lorraine. Les travaux de construction des 475 logements débutent en 1952. Perché sur un plateau forestier, ce lieu de vie domine la vallée sidérurgique de la Fensch. En 1958, Saint-Nicolas-en-Forêt devient officiellement une commune. Cette ville nouvelle fait alors la synthèse urbanistique entre les cités ouvrières traditionnelles et les premières ZUP. Mais, en 1971, elle est rattachée à la ville de Hayange.
Complément :
Comme de nombreux quartiers nés de l'essor de la sidérurgie, Saint-Nicolas-en-Forêt est construite sur les communes de Fameck et Ranguevaux. Devenue commune, Saint-Nicolas a eu une croissance rapide et a abrité au maximum 3400 habitants. Son organisation du bâti était originale puisqu'elle prévoyait à la fois la mixité sociale avec des ouvriers, des employés et des cadres de la sidérurgie, pourtant, les types de logements établissaient une ségrégation spatiale et hiérarchique puisque chaque catégorie de salariés de la SOLLAC se voyait affectée à un quartier de la ville. Les bailleurs sociaux ont cherché à donner de la consistance à la ville en créant un centre de services et de commerces. Les « Domofers[1] », immeubles construits en grande partie en fer, devaient matérialiser la réussite de la sidérurgie dans les paysages et dans l'habitat. Ces immeubles ont été détruits progressivement entre les années 1980 et 2006. Cette « ville-cité idéale » est une unité isolée sur son éperon au cœur de la forêt, elle a perdu son indépendance au profit de la commune de Hayange dont elle dépend aujourd'hui, conférant à cette dernière une structure en archipel.
Photographie : A. Humbert - Commentaire : D. Mathis
