Du camp de l'armée de terre à la zone industrielle : Chicago à Verdun
Près de la voie ferrée s'étend la zone industrielle Chicago. Cette zone intra-urbaine de 16 ha est ainsi dénommée en souvenir de son ancienne fonction. Elle fut, jusqu'en 1967, un dépôt américain des forces de l'OTAN[1]. De nombreux militaires étaient originaires de la ville de Chicago. Elle fut recyclée en Z.I. en 1971. Un des anciens bâtiments est occupé par la société de distribution Maximo qui a construit depuis, à l'emplacement d'un ancien arsenal, une vaste plateforme logistique.
Complément :
Dès 1953, les bâtiments encore visibles sur la photographie sont construits. Ils hébergeaient des services de lutte contre l'incendie et surtout deux services essentiels pour une grande partie de l'ADSEC, la boulangerie et « la blanchisserie la plus grande et la plus moderne d'Europe conçue pour les quelque dix mille hommes de troupes de Metz, Toul, Nancy, Robert-Espagne, Vassincourt, Châlons-sur-Marne, Étain,... » (Domange, 2000). Près de 480 employés travaillaient, en 1958, dans le dépôt de Chicago, dont 220 à la blanchisserie.
Le désengagement américain, à Verdun, fut sensible à partir de 1963, avant même la décision de retrait de la France du commandement intégré de l'OTAN. Les installations de la première agglomération meusienne étaient désertes en 1967. Les deux maires successifs de la cité ont obtenu de Pierre Messmer, ministre des Armées, la rétrocession à la ville de terrains militaires pour l'industrialisation. Cette friche militaire devint, en 1971, une zone industrielle utilisable telle quelle. Les 11 bâtiments étaient autant de coquilles vides dans lesquelles ont pu s'installer des « bernard-l'ermite » dès 1967.
Chicago ne constitue pas une exception en Lorraine.
Photographie : A. Humbert et C. Renard-Grandmontagne - Commentaire : C. Renard-Grandmontagne