Nom + particule interrogative
Ki moun-ésa ki di sa ?
Qui a dit cela ?
Attention :
On met le trait d'union si et uniquement si le nom est directement suivi d'un déterminant ou de la particule interrogative. Si un autre mot (comme un adjectif ou un complément) vient s'intercaler entre eux, le trait d'union disparaît. On écrit donc, sans trait d'union, les séquences suivantes :
Boug kouyon lasa. (GUA. SG1)
Boug kouyon tala (MAR. SG2)
Cet homme bête.
Ki moun kouyon ésa ki di sa ?
Quelle personne sotte a dit cela ?
Pié dwet zot sal. (MAR. SG2)
Votre pied droit est sale.
Loto boskal yo pran pann. (MAR. SG2)
Leur voiture capricieuse est tombée en panne.
Boug kouyon la pati. (GUA. SG1) L'homme imbécile est parti.
Attention :
La plus grande vigilance est requise en créole martiniquais à ce propos. Certains mots (comme « kouyon » par exemple) peuvent fonctionner à la fois comme adjectifs et comme noms. En tant qu'adjectifs, ils ne seront pas accompagnés d'un trait d'union s'ils se trouvent devant le déterminant, mais en tant que noms ils seront reliés au déterminant par un trait d'union.
Attention donc à ne pas confondre entre « madanm kouyon an » (la femme imbécile) où « kouyon » est un adjectif, et « madanm kouyon-an » (la femme de l'imbécile) où « kouyon » est un nom et s'accompagne du trait d'union. On voit ici tout l'intérêt du trait d'union qui permet de désambiguïser l'énoncé et de faire la différence entre les deux sens possibles. Ce problème ne se rencontre pas en créole guadeloupéen où l'on ne peut confondre entre l'adjectif et le nom ; ces deux mêmes phrases seraient en créole guadeloupéen « madanm kouyon la » et « madanm a kouyon-la » dans le même ordre : la présence de la préposition « a » en créole guadeloupéen indique d'emblée que « kouyon » est un nom dans la deuxième phrase et on sait donc automatiquement que le trait d'union est requis.
Attention :
On ne met pas de trait d'union entre un nom composé et un déterminant ou la particule interrogative si ce mot composé s'écrit lui-même avec un trait d'union ou en unités séparées par un blanc graphique : on écrit par exemple :
- rimèd-hazyé lasa (GUA SG1)
cette plante médicinale
- met-lékol la (MAR SG2)
le maître d'école/l'instituteur
- mango-gréfé mwen (MAR. SG2)
ma mangue greffée
- klé a molèt la (GUA SG1)
la clé à molette
- mèt a mannyòk lasa (GUA SG1)
ce maître d'œuvre
- pié mango a (MAR SG2)
le manguier
Si par contre le mot composé s'écrit en un seul bloc, il sera rattaché au déterminant ou à la particule interrogative par un trait d'union. On écrit donc :
- potplim-mwen (MAR. SG2)
mon porte- plume
- timoun-la (GUA SG1)
l'enfant
- grangrèk-lasa (GUA SG1)
cet érudit
- viékò-a (MAR SG2)
le vieillard