Aux origines de l'écriture
Les plus anciens témoignages écrits dont on ait la trace situent la naissance de l'écriture à plus de 5000 ans de ce jour. Deux pays du Proche-Orient, deux civilisations différentes, la Mésopotamie et l'Egypte, ont en fait inventé le concept de l'écriture presque simultanément.
Vers l'an 3300 av. J.C. apparut l'écriture pictographique[1] dans le Sud de la Mésopotamie. Comme son nom l'indique, elle mettait à la disposition des scripteurs (des scribes en l'occurrence) un certain nombre de pictogrammes, c'est-à-dire des dessins représentant chacun un objet ou une idée, sans que la forme phonique de celui-ci ou celle-ci soit prise en compte.
L'écriture hiéroglyphique[2] lui emboîta le pas vers l'an 3100 av. J.C. Le terme « hiéroglyphe », qui désigne spécifiquement un signe graphique égyptien, signifie simplement « gravure sacrée » et n'a aucun caractère technique. Les hiéroglyphes sont en réalité des idéogrammes, c'est-à-dire des pictogrammes organisés en système.
Entre 2800 et 2500 av. J.C. toutefois, c'est une écriture cunéiforme[3] qui commence à se répandre dans tout le Proche-Orient. Dans ce nouveau système apparu en Mésopotamie, le principe consiste à imprimer des « cuneus » (clous) dans l'argile à l'aide d'un roseau taillé.
Sans doute en raison de leur caractère complexe, toutes ces écritures cédèrent la place à un système plus simple, l'alphabet.