Douaumont : nécropole nationale et ossuaire
Au cœur du champ de bataille (1916), à moins de 10 km au NE de Verdun, à la limite de Fleury et de Douaumont, « villages détruits », au milieu des bois qui ont reconquis la zone rouge[1], surgit ce site emblématique. On voit ici le vaste cimetière, nécropole nationale[2] où dès 1925 ont été regroupés les militaires français exhumés dans le secteur (plus de 16000), et l'ossuaire, œuvre privée, inauguré en 1932, constitué d'une tour de 46 m surmontant deux ailes latérales. Sous la voûte (137 m), 46 caveaux contenant les restes anonymes d'environ 130 000 victimes.
Complément :
Très vite Verdun devient un symbole de la Grande Guerre et ce site un lieu de mémoire, d'abord pour les anciens combattants et les familles. Dès 1919, Michelin publie un Guide illustré des champs de bataille consacré à Verdun (la collection en comporte 31), qui retrace les faits et présente, avec plans et photos, les hauts-lieux des combats. Les cimetières militaires, l'ossuaire, les nombreux monuments, comme celui de la tranchée des baïonnettes (1920), les chapelles construites à l'emplacement des villages sont à l'origine du développement d'une forme de tourisme de pèlerinage patriotique. Des stèles du Touring Club de France en témoignent dans certains villages détruits. Un circuit des champs de bataille les dessert. L'intérêt pour ces sites change dans les décennies qui suivent la Seconde Guerre mondiale avec une demande d'explications historiques. Le Mémorial de Verdun, inauguré en 1967 (non visible ici) à l'emplacement de l'ancienne gare de Fleury-devant-Douaumont, doté d'un centre de documentation et d'un service éducatif, a cette vocation pédagogique.
En 1984, sur le parvis de l'ossuaire, face au cimetière militaire, F. Mitterrand et H. Kohl se tenant la main ont célébré la réconciliation franco-allemande.
Photographie : A. Humbert - Commentaire : E. Arnould