L'ancienne place forte de Marsal
Marsal se situe dans la région du Saulnois connu pour l'exploitation du sel gemme depuis l'Antiquité. Fortifiée dès le XIIIe siècle, elle présente un intérêt stratégique en fonction des fluctuations de la frontière lors des différents traités de paix. Au XVIIe siècle, Vauban[1] l'intègre à son système défensif pour se protéger d'éventuelles attaques en provenance de l'Alsace. Renforcée par deux forts au XIXe siècle, la place forte est démantelée par les Allemands après la défaite française de 1870.
Complément :
L'intérêt de cette petite place forte réside dans son système de défense qui utilisait l'eau de la Seille. En cas de menace, l'ouverture des écluses permettait d'inonder la vallée et d'isoler la localité. Située sur la route de France qui reliait Metz à Strasbourg, son rôle militaire déclina avec l'éloignement progressif de la frontière. Aujourd'hui peuplée de moins de 300 habitants, la commune semble figée dans le passé, bloquée par les fortifications. Seules quelques extensions récentes à gauche du cliché perturbent cet ordonnancement. On peut observer les héritages de ce passé militaire avec le tracé des bastions recouverts de végétation, l'entrée principale avec la porte de France et plusieurs casernes construites par Vauban. L'une d'elles accueille le musée du sel. A l'arrière plan, à proximité de l'ancienne porte de Bourgogne, une caserne aujourd'hui réhabilitée et transformée en logements témoigne également de ce passé révolu. Les différents éléments du système de défense sont encore visibles avec le tracé des anciens bastions[2], les courtines et les demi-lunes. De même, les aménagements hydrauliques avec le canal de dérivation, les écluses, les digues et les fossés.
Photographie : A. Humbert - Commentaire : E. Chiffre