Lhor un finage au cœur du Pays des Étangs
Ce paysage est, aussi, bien représentatif des campagnes du Pays des Étangs même si la présence de ces derniers est assez discrète ici ; on aperçoit cependant, en haut à droite, vers l'ouest, celui de Torcheville. Le terroir[1] d'argiles du Keuper[2] est couvert d'une mosaïque de grandes pièces de terre dont on lit facilement l'occupation culturale au moment où a été réalisée la photo, c'est-à-dire au printemps.
Complément :
Les pièces de céréales d'hiver se repèrent assez facilement : le blé d'un vert soutenu et l'orge au vert tendre, dont un échantillon peut être observé dans l'angle inférieur droit de la photographie. Pas ou peu de colza repérable dans l'ensemble du finage ; en revanche, de grandes parcelles nues dominent dans tout le terroir : il s'agit des terres qui viennent d'être ensemencées ou vont l'être en maïs fourrager ; la place qu'elles occupent traduit l'importance de l'élevage dont la primauté est attestée aussi par l'importance des surfaces toujours en herbe[3]. Les prairies naturelles tiennent en effet une place considérable dans le paysage avec leurs teintes moins homogènes que les cultures ; elles forment un bloc assez compact autour du village. La structure parcellaire actuelle est le résultat d'un remembrement qui a gommé l'ancien dessin finement laniéré. L'ombre de l'ancienne organisation est encore parfois révélée lors des observations aériennes, comme dans la grande pièce en labour, en bas à droite, où les anciens quartiers[4] de l'openfield[5] sont visibles grâce à la concentration différentielle de l'humidité dans les sillons[6] et sur les planches de labour[7] des structures périmées.
Photographie : A. Humbert - Commentaire : A. Humbert