Qui lit une lettre ?
On peut en général penser que le destinataire de la lettre la lit mais il la communique souvent à des proches, peut la transmettre à un assistant, un rédacteur, en retranscrire une partie pour l'envoyer à un nouveau correspondant ou encore la publier (au moins en partie) dans un journal.
Les lecteurs peuvent être multiples. Au 18e siècle, cela fait même partie de la pratique de correspondance ; une lettre circule, est souvent reproduite, résumée.
Lecture
Irène Passeron, La république des sciences : réseau des correspondances, des académies et des livres scientifiques au 18e siècle, Revue du Dix-huitième siècle, 2008, p. 5-28.
Siegfried Bodenmann, La République des sciences vue à travers le commerce épistolaire de Leonhard Euler, Dix-huitième siècle, 40 (2008), p. 129-151.
Exemple :
Certaines lettres que Poincaré adresse à Sonia Kovalevskaja sont lues par son collègue à Stockholm, Gösta Mittag-Leffler. De même, plusieurs lettres relatives à l'édition d'un article dans le journal Acta Mathematica et adressées à Gösta Mittag-Leffler sont transmises au secrétaire de rédaction du journal.
Au 19e siècle, de nombreux articles publiés dans les journaux sont intitulés « Lettre adressée... » ou « Extraits d'une lettre adressée... ». Ces lettres sont la plupart du temps adressées au directeur de la publication et destinées en fait à être (au moins en partie) publiées. On en trouve de nombreuses dans la presse mathématique du 19e siècle (Annales de Gergonne, Journal de mathématiques pures et appliquées, Nouvelles Annales de mathématiques, Bulletin des sciences mathématiques,Journal für die reine und angewandte Mathematik ...).