Indications complémentaires
Lorsque l'on a dans un mot une combinaison des voyelles nasales , ou + le son [n], on écrit respectivement « ann », « onn », « enn », avec deux « n » ; puisque , et s'écrivent « an », « on » et « en », on rajoute un autre « n » pour représenter le son [n] s'il suit l'une de ces voyelles nasales, comme dans « fann » (fendre), « fonn » (fondre), « grenn » (graine), « grenndé » (dé).
Attention :
Selon ce même principe, une suite d'une voyelle nasale + le son devrait s'écrire « anng », « onng » et « enng ». Cependant, il n'est pas nécessaire ici de mettre deux « n » devant un « g ». À cela il y a au moins deux raisons. La première est qu'il y a dans la prononciation créole une certaine variation et que les locuteurs sont partagés sur la prononciation entre et ou et . Par exemple, pour le mot « lang » (fr. langue) certains prononcent et d'autres , et pour le mot « long » (fr. long, longue) certains prononcent alors que d'autres prononcent . Ce qui est décisif pour défendre le principe d'un seul « n » dans ces mots, et d'une manière générale dans tous les mots comprenant une combinaison d'une voyelle nasale + , c'est que ces mots donnent lieu à des dérivés où se transforme en [g] : à partir de « lang », on obtient « langé » (fr. lécher/donner un coup de langue) et à partir de « long » on obtient « longè » (fr. longueur).
D'autre part, l'opposition entre , qui s'écrit <gn> et la combinaison de [n] + [j], qui s'écrit <ny> dans le standard GEREC 1 ou <ni> dans le standard GEREC 2, appelle également quelques commentaires. Il faut savoir que d'un point de vue purement phonologique, cette distinction, héritée du français, n'est quasiment plus faite aujourd'hui. Toutefois, on la respectera lors du passage à l'écrit en distinguant par exemple « kongné » (fr. cogner) de « dènyé/dènié » (fr. dernier), même si l'on est conscient de prononcer de la même façon les séquences <gn> et <ny/ni>. Le problème de savoir quand noter <gn> et quand noter <ny/ni> se pose à vrai dire uniquement en milieu de mot. En effet, en début de mot, on aura toujours <ny/ni> comme dans « myès/niès » (nièce) alors qu'en fin absolue de mot on aura toujours « gn » comme dans « pengn » (peigne).
Remarque :
En milieu de mot, l'astuce retenue pour décider de la graphie à adopter consiste à se référer à l'étymologie : si le mot français dont est issu le mot créole s'écrit avec <gn>, le mot créole s'écrira aussi avec <gn>, mais si le mot français dont est issu le mot créole s'écrit avec <ni>, le mot créole s'écrira avec <ny> dans le standard 1 ou <ni> dans le standard 2 GEREC, comme dans les exemples suivants :
Pour les mots créoles qui ne sont pas issus du français, on accepte les deux graphies en milieu de mot. On accepte par exemple « soukougnan » ou « soukounyan/soukounian » (fr. être mythique qui se transforme en oiseau de feu) et « kankangnan » ou « kankan-nyan/kankannian » (fr. merle). Les mots de ce type sont très rares et cela ne pose donc pas de problème important : on note cependant que la graphie qui tend à se généraliser dans ces cas est celle en « gn ».