La vallée de la Meuse à Saint-Mihiel
Saint-Mihiel s'est développée autour d'une abbaye en rive droite de la Meuse, là où le fond de vallée n'excède pas 100 m de largeur. Le manque d'espaces disponibles explique que la ville s'est d'abord étendue le long de la vallée de la Meuse et dans la petite vallée de Marsoupe (à droite sur la photo). Les extensions récentes se sont effectuées dans le dernier tiers du XXe siècle sur les replats à l'ouest de la Meuse et au sud, comme au premier plan où se trouve le centre de détention.
Complément :
Le site de Saint-Mihiel correspond à un méandre encaissé[1] de la Meuse recoupant une barrière récifale[2] : les rochers abrupts des Dames de Meuse visibles sur la photo au nord de la ville sont formés de calcaires à coraux[3] de l'Oxfordien moyen[4]. Au pied de ces abrupts ont été trouvés des restes de chasseurs magdaléniens datant de 12 000 ans (ossements et industrie sur lames). Au Néolithique, des minières extrayaient des chailles en rive gauche de la Meuse. Le site de la ville est aussi celui d'un cône alluvial situé au débouché de la vallée de Marsoupe. Le paysage urbain est marqué en rive droite par la présence d'édifices médiévaux, abbaye et églises, mais aussi par celle de casernes rappelant la fonction militaire autrefois très importante (au sud de la vieille ville). Des usines ont été créées dans le lit majeur[5] à proximité de l'ancienne voie ferrée qui longe la rive gauche. Le quartier résidentiel des Avrils et le stade, de même que le récent centre de détention ont été installés sur une terrasse alluviale[6] dominant de 30 m le fond de vallée. Cette terrasse recouverte d'alluvions issues des Vosges et apportées par la Moselle a probablement plus d'un million d'années.
Photographie : A. Humbert - Commentaire : D. Harmand
