Alfred Binet - naissance de la psychologie scientifique

La vigilance des professionnels autour de l'usage des tests

Depuis Binet on s'est tous posé la question de l'usage, les praticiens se posent la question et la société, de l'usage des outils et de comment rendre compte de l'examen psychologique, par exemple on avait organisé sous la direction de Robert Voyazopoulos une conférence de consensus autour de l'examen psychologique justement pour se poser ces questions-là, et on s'est posé la question de la transmission des données de l'examen dont du QI ; il n' y a pas de réponse définitive à ces questions-là, c'est des questions qui vont encore se poser longtemps, mais on a un peu avancé, c'est-à-dire que on n'est plus dans les années soixante-dix où on pensait que les outils avaient des effets de stigmatisation, on ne le croit pas, on croit que les outils peuvent aider les sujets, les enfants, qu'ils ont une vraie fonction, ils nous permettent de dégager en dehors du QI total qui est un indice, on pourrait dire que le QI total quelque part c'est un indice global, c'est comme si on faisait un indice global de santé, qui prendrait la tension artérielle, le taux de cholestérol, la vitesse de palpitation et encore d'autres éléments et on donnerait un indice global, alors cet indice global, il nous dirait vous êtes en bonne santé, vous êtes dans le haut de la courbe de la bonne santé mais attention il y a des éléments de mauvaise santé par exemple sans pouvoir nous dire avec précision quels sont ces éléments. Donc tous les tests actuels vont plus loin, ils ne se contentent pas du QI global, ils vont aller chercher d'autres éléments, un profil psychologique et c'est ça qui est important. Les praticiens utilisent les outils dans un esprit clinique, ils veulent essayer de comprendre, essayer de vraiment comprendre l'enfant ou le sujet et de proposer d'autres éléments, on ne fait jamais plus d'examen psychologique avec un seul test, il y a toujours plusieurs tests, il peut y avoir des tests scolaires mais aussi des tests de personnalité, et puis un test généraliste d'intelligence comme le WISC ou la NEMI 2, c'est des tests qui vont nous donner d'autres indications, alors évidemment ça c'est du côté de l'usage des tests par les praticiens, mais il y a un usage des données chiffrées des outils par tous les services d'orientation , les MDPH, les maisons départementales des personnes handicapées qui vont à partir des évaluations proposer des orientations dans des classes spécialisées, elles existent toujours, des instituts médicaux éducatifs, même permettre à une famille d'avoir le statut d'enfant handicapé, pour certains enfants c'est important d'avoir des données chiffrées qui leur permettent une bonne orientation, mais aussi on sait qu'il peut y avoir des dérives sur ces éléments-là, de la même façon qu'il y a eu des dérives éthiques, même des dérives racistes dans des ouvrages même assez récents, un ouvrage américain écrit par le psychologue Richard J. Herrnstein et le politologue Charles Murray qui s'appelle The Bell Curve et qui montre qu'on utilise à ce moment-là le QI avec des groupes raciaux et on montre la supériorité de l'un sur l'autre, alors qu'il y a des biais qui sont évidents, alors ce sont des outils à manier avec précaution, qui ont une grande validité parce qu'on veille à ce qu'ils soient très valides sur le plan scientifique, ils sont très valides parce qu'ils s'appuient sur des théories d'intelligence très actuelles et très bien menées, ils sont bien validés avec des populations qui représentent bien les enfants d'un secteur, d'un pays, d'une région, et puis ils sont très bien, comme pour la NEMI on utilise des items qui ont fait leurs preuves, qui ont un siècle de preuves derrière eux, donc c'est des outils solides mais qui, s'ils sont mal utilisés, peuvent avoir des effets négatifs, créer des dégâts, donc la profession rappelle toujours aux scientifiques, aux universitaires et à toute la profession d'être vigilants sur l'utilisation des outils, d'ailleurs en France ces outils ne sont utilisés que par les psychologues, les éditeurs ayant pris le parti de ne vendre ces outils qu'aux psychologues, qu'ils leur prouvent leurs réussites par le titre de psychologue.

Rappel

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