Le financement et les collaborateurs
Il n'y a aucun financement, le laboratoire vit pauvrement, ils sont allés prendre du matériel à gauche, à droite, dans d'autres laboratoires. Binet fabrique beaucoup de matériel lui-même et donc il va devoir financer tout ce projet éditorial de sa propre poche et surtout il va devoir trouver des collaborateurs pour remplir le volume, c'est-à-dire fournir des articles. Il part en quête à partir de 1893 des collaborateurs qui voudront bien participer à ce premier volume de l'Année psychologique ; il a déjà quelques collaborateurs fidèles au laboratoire, c'est Courtier, c'est Victor Henri, qui travaille beaucoup avec lui, c'est Jean Philippe, il a déjà publié avec eux. Il a cette petite équipe avec laquelle il peut travailler, mais il a besoin d'ouvrir son réseau, on voit l'ambition de Binet de travailler de manière internationale, il a déjà des collaborations, avec la Suisse notamment, il y a un article de Théodore Flournoy dans ce premier numéro, il y a aussi un article sur les laboratoires américains puisque Binet a beaucoup travaillé avec les États-Unis ; il a publié déjà un certain nombre d'articles aux États-Unis, et il voit qu'il s'y développe cette science qu'il rêve d'implanter en France. La présence de cet article de Delabarre dans ce premier numéro de l'Année psychologique sur les laboratoires américains est finalement très importante parce que l'exemple de Binet est aussi là-bas, de l'autre côté de l'Atlantique.