Aristote : L'âme est la forme du corps
Extrait de « De l'âme » - Aristote
Voici par contre une absurdité qu'on relève dans la plupart des doctrines sur l'âme. On rattache l'âme à un corps et on l'introduit en lui, sans aucunement définir la cause de cette union ni l'état du corps en question. Il semblerait pourtant que ce fût indispensable. C'est en effet grâce à un élément commun qu'un terme agit en quelque manière et que l'autre pâtit, que l'un est mû et que l'autre meut, et aucun de ces rapports mutuels ne s'établit entre des termes pris au hasard. Or nos théoriciens s'efforcent seulement de déterminer quelle sorte d'être est l'âme, mais pour le corps qui doit la recevoir ils n'apportent plus aucune détermination ; comme s'il se ne pouvait, conformément aux mythes pythagoriciens, que n'importe quelle âme pénètre dans n'importe quel corps ! (opinion absurde), car il semble que chaque corps possède une forme et une figure particulières. Leur théorie revient donc à peu près à dire que l'art du charpentier descend dans les flûtes. Il faut en effet que l'art se serve de ses instruments, et l'âme de son corps.