Tant que les sols ne sont pas saturés, les déformations peuvent être très rapides, elles correspondent à l’évacuation et à la compression de l’air compris dans le sol. Cependant, à partir d’un degré de saturation de l’ordre de 80 à 90 %, la perméabilité à l’air chute très rapidement comme on l’a vu dans le chapitre 5 (paragraphe 5.1.2). A ce stade, le sol se déforme sans variation de volume, on peut admettre qu’il possède un coefficient de Poisson égal à 0,5.
Lorsque les sols sont saturés, en raison de la faible perméabilité des sols fins, les chargements présentent un caractère non drainé et produisent des excès de pression interstitielle qui s’accumulent dans la couche de sol fin. On considère alors et en fonction des coefficients de Skempton (voir paragraphe 6.9) que l’augmentation de contraintes totale Δσ est traduite dans le sol par une création de pression interstitielle égale au Δσ (coefficient B = 1). Cela conduit pour étudier le tassement des sols fins à regarder :
- d’une part, l’évolution des tassements dans le temps pour une augmentation de contrainte totale donnée, ce que l’on décrira par une courbe de consolidation ;
- et d’autre part, l’évolution de l’indice des vides en fonction de la contrainte effective lorsque le tassement est stabilisé pour une augmentation de contrainte totale fixée, ce qui donnera une courbe de compressibilité.
Les deux familles de courbes décrites ci-dessous correspondent à des chargements de type oedométrique, mais peuvent être également obtenues grâce à d’autres types de chargement.