Le but de cet essai est d'évaluer globalement la richesse en argile d'un sol, le résultat dépend à la fois de la nature des argiles et de leur quantité.
Cette mesure utilise les propriétés d'adsorption que les particules argileuses sont quasiment seules à posséder dans le sol. Du fait que leurs surfaces sont chargées électriquement, elles adsorbent une quantité de bleu de méthylène proportionnelle aux surfaces disponibles, lorsqu'elles sont mises en présence d'une solution de ce colorant.
La nature de la fraction argileuse est exprimée dans cet essai par la surface spécifique ; pour un sol donné, la surface totale développée dépend de la nature minéralogique.
À titre d'exemple, on peut donner pour un mélange de deux argiles minéralogiquement définies : une kaolinite, une montmorillonite, les valeurs suivantes obtenues expérimentalement (tableau 2.5).
Kaolinite |
Montmorillonite Na |
Vb |
Ip |
100 |
0 |
3,5 |
30 |
90 |
10 |
5,8 |
41 |
75 |
25 |
11 |
94 |
50 |
50 |
19,5 |
204 |
25 |
75 |
24,5 |
310 |
10 |
90 |
35 |
420 |
0 |
100 |
42 |
458 |
Tableau 2-5 : Valeurs de bleu mesurées pour un mélange de deux minéraux argileux (Tisot, 1984)
Le principe de l'essai est d'introduire dans une suspension de sol, des quantités croissantes de bleu de méthylène, par doses successives, jusqu'à ce que toutes les surfaces d'adsorption étant saturées, il apparaît un début d'excès. À partir de la quantité totale de bleu introduite et du poids du sol sec, on calcule la valeur qui correspond à 100g de sol qui est appelée la "valeur de bleu" de ce sol.
La valeur du bleu notée VBS est très utilisée dans la classification des sols pour les terrassements.