L'ouverture urbaine du XVIIIe s.
A l'heure où la ville s'enferme derrière de nouveaux remparts, les visions hygiénistes du XVIIIe s. impliquent une ouverture et une aération des espaces urbains fermés. Metz redécouvre ainsi les bords de la Moselle, et notamment les îles qui longent les quartiers historiques. Des places ouvrant sur des perspectives, bordées de bâtiments répondant aux nouveaux canons architecturaux, participent à l'aération de la ville, à l'image de l'ensemble théâtre / préfecture actuelle.
Complément :
Le désir d'embellir la ville, autant que de favoriser la circulation des hommes et de l'air, anime au XVIIIe s. le principal promoteur de la transformation de la ville, le duc de Belle-Isle. Les travaux portent sur l'ensemble urbain existant, mais aussi sur l'aménagement d'une ville nouvelle en rive gauche de la Moselle, qu'il relie à la ville haute dominée par la cathédrale, dont on devine les dernières constructions à gauche de l'image.
L'ensemble insulaire des Saulcy, marécageux et inhabité, est alors asséché, exhaussé, pavé, et raccordé à la ville par 3 ponts. Le centre de cet espace conquis est réservé à une vaste place, dégageant une perspective vers un jardin ouvert sur la Moselle, sur un ancien bastion occupant la pointe de l'île. Longeant la place, l'ancien hôtel de l'intendance, devenu préfecture de département (barrant l'image à droite), et le théâtre (3e plan), complètent cet ensemble urbanistique. L'emploi de la même pierre calcaire jaune assure l'unité de cet ensemble avec la ville haute.
Au XIXe s., l'ajout du Temple Neuf sur l'ancien bastion (centre de l'image) ferme la perspective et l'ouverture sur l'eau, et brise l'unité par l'emploi d'une pierre gréseuse sombre.
Photographie : Le Républicain Lorrain - Commentaire : A. Hecker