Des limites de la banlieue
Village-rue[1], typique des campagnes lorraines, Eulmont (1 015 hab. en 1999) est l'une des limites actuelles de l'agglomération nancéienne. Pour l'INSEE, ce village appartient au milieu urbain. Drôle de paysage urbain que celui-ci ! Le cliché révèle immanquablement une ambiance rurale. Champs, prairies, vergers et forêts dominent largement le paysage. Mais, aux portes du village, des pavillons récents partent à l'assaut du talus, exposé plein sud et qui domine la verte vallée de l'Amezule.
Complément :
Ces pavillons traduisent l'arrivée, déjà pluridécennale, des rurbains[2], ces migrants pendulaires, considérés comme des néo-ruraux par les uns, et comme des citadins résidant à la campagne par les autres... En fait le cliché révèle la raison du classement par l'INSEE de la commune comme urbaine et membre de l'agglomération nancéienne. Au tout premier plan, à gauche, les quelques pavillons visibles sont sur le territoire de la commune voisine, Lay-Saint-Christophe, elle aussi incluse dans l'agglomération. Ces pavillons appartiennent à la Haute Lay, l'un des secteurs résidentiels les plus prisés de l'agglomération pour son calme, sa vue, son ensoleillement, son accès rapide au centre (moins d'un quart d'heure) et sa campagne environnante. La distance entre ces pavillons et les premières constructions d'Eulmont étant inférieure à 200 mètres, l'INSEE considère qu'il y a continuité du bâti et intègre donc le village à l'agglomération. Cette démarche compréhensible de la part d'un institut statistique, est bien moins satisfaisante pour le géographe. Très certainement, les limites entre ville et campagne sont floues et risquent de le demeurer au vu de l'essor des phénomènes périurbains[3] et rurbains.
Photographie : A. Humbert - Commentaire : V. Bertrand