Les aires urbaines en Lorraine
Sous l'action de facteurs multiples, développement économique, essor de l'automobile, idéal du pavillon, recherche de verdure, calme, sécurité, besoin d'espace, aspiration à être propriétaire, différentiel de prix ville/campagne, etc. depuis les années 1950, les Lorrains, à l'instar des populations des pays développés, sont de plus en plus nombreux (un habitant sur cinq) à élire résidence en périphérie plus ou moins proche des villes. Ce phénomène concourt à l'étalement urbain[1], c'est-à-dire à la consommation croissante d'espace et à son artificialisation[2].
Complément :
L'INSEE définit en 1996 les aires urbaines[3] pour étudier ces populations qui résident à la campagne et travaillent en ville. L'espace à dominante urbaine rassemble les habitants des pôles urbains (agglomérations de plus de 2 000 hab. et comptant au moins 5 000 emplois), ceux des couronnes périurbaines (communes dont au moins 40 % des actifs travaillent dans l'aire urbaine) et ceux des communes multipolarisées (communes dont au moins 40 % des actifs travaillent dans plusieurs aires urbaines sans atteindre ce seuil avec une seule). Les autres communes constituent l'espace à dominante rurale et rassemblent les petites villes, les villages-dortoir[4] qui en dépendent, et les autres villages.
La région offre deux visages opposés : les départements de la Moselle et de la Meurthe-et-Moselle sont très largement dominés par l'espace à dominante urbaine, et appartiennent à la dorsale européenne prospère et dynamique. A l'inverse les Vosges et la Meuse, à dominante rurale, intègrent la diagonale du vide[5], peu peuplée, vieillissante, et en déclin. Par ailleurs la Lorraine, du fait d'un réseau urbain[6] très dense, s'illustre au niveau national par un développement des communes multipolarisées double du reste du pays.
Document et commentaire : V. Bertrand