Lorraine, terre de sidérurgie
De Thionville à Neuves-Maisons, la vallée de la Moselle a constitué un axe industriel majeur en Lorraine. Le talus offre en effet accès à l'affleurement de la couche ferrifère de l'Aalénien[1], dont l'exploitation a été combinée à la naissance d'usines sidérurgiques, dédiées à sa transformation. Aciéries ou, comme ici, fonderies se sont donc implantées à proximité du minerai et des axes de communication offerts par la vallée –voie ferrée, canal... La plupart de ces usines ont aujourd'hui disparu.
Complément :
La fonderie de « Pont-à-Mousson », située sur la commune voisine de Blénod-lès-Pont-à-Mousson, est l'une de ces survivantes. Spécialisée dans la fonte ductile, moins cassante que la fonte traditionnelle, elle est connue pour sa fabrication de plaques d'égouts et de tuyaux de grande section, dont les stocks bleus et rouges sont visibles au centre de l'image. A leur droite se situe la fonderie à plat, tandis qu'à l'avant se succèdent les 3 halles de centrifugation puis les 3 hauts-fourneaux, archétypes de l'usine tubulaire. A l'arrière-plan sur la photo subsiste encore l'ancienne cokerie, fermée en 2001 et détruite en 2007.
Long de 3 km et vaste de 120 ha, le site de l'usine se situe entre le canal latéral de la Moselle, doublé de la voie ferrée (à gauche), ses principaux convoyeurs de matière première et de produits finis, et la route nationale 57 qui la sépare de la station de production d'énergie (premier plan) et des habitations de la commune. A droite de la route, face à l'usine, s'étalent les nombreuses cités et les installations sportives des fonderies, vestiges de l'ancien esprit paternaliste qui animait la sidérurgie lorraine.
Photographie : A. Humbert et C. Renard-Grandmontagne - Commentaire : A. Hecker