La côte de Moselle à Villerupt
La photographie présente d'anciennes friches renaturées, de gauche (au nord) à droite, les anciennes mines de fer à ciel ouvert situées ici sur un éperon de la côte[1] de Moselle (espace boisé), le site des anciens laminoirs[2] de Villerupt – Micheville (espace rectangulaire), et un espace urbanisé qui s'allonge au pied de la côte de Moselle, boisée, entre Villerupt (en bas à droite) et Esch-sur-Alzette (en haut à gauche). L'habitat constitué d'éléments alignés est fait en grande partie de cités ouvrières.
Complément :
Cette région représente le type-même d'une ancienne région sidérurgique née sur la minette[3], minerai de fer aalénien[4] qui atteint ici une cinquantaine de mètres d'épaisseur en raison de la subsidence marquée du « synclinal » de Luxembourg[5] au Jurassique. Exploitée par galeries à partir du front et de la côte de Moselle, le minerai de fer à faible teneur était extrait à ciel ouvert dans les grandes carrières qui se trouvaient au sommet de la côte de Moselle au nord de la localité de Villerupt. En raison du relief de côte marqué, les usines sidérurgiques, comme les laminoirs fabriquant des rails, s'allongeaient dans la vallée de l'Alzette le long de la route et de la voie ferrée. L'activité sidérurgique s'est éteinte dans les années 1980. L'urbanisation s'est développée à partir des villages préexistants sous la forme de cités ouvrières. Le revers boisé a fait l'objet d'une exploitation du fer fort, à l'époque proto-industrielle, comme à la Borne de Fer, jusqu'en 1882, les forges dans le fond des vallées générant un savoir-faire utilisé lors de l'éclosion de l'industrie sidérurgique à la fin du XIXe siècle. En haut, à droite, on remarque la centrale nucléaire de Cattenom.
Photographie : A. Humbert et C. Renard-Grandmontagne - Commentaire : D. Harmand