La bordure des Vosges du Nord autour d'Hangviller
Au nord de Phalsbourg, la frange de campagnes bordant le massif forestier des Vosges du Nord présente cet aspect d'humanisation intense. Celle-ci est accusée par la présence de nombreux villages, l'impression d'un émiettement des terroirs et l'abondance des alignements d'arbres fruitiers. La forêt n'est pas absente mais elle n'est plus, dans le paysage, que sous la forme de vastes lambeaux détachés de la masse principale qui occupe le plateau et la retombée, vers l'est, sur la plaine d'Alsace.
Complément :
Les terroirs[1] villageois conservent encore, à la fin du XXe siècle, la morphologie parcellaire imposée par le vieil openfield[2] qui a occupé les plaines et les plateaux lorrains tout autant que les campagnes de la plaine alsacienne. On perçoit encore, sans peine, la mosaïque des quartiers laniérés avec leurs fins rubans de terre que l'ombre d'une seule ligne d'arbres fruitiers suffit parfois à recouvrir. Mais, l'image montre à l'évidence que le système communautaire à l'origine des formes agraires n'est absolument plus fonctionnel : la polychromie des cultures qui règne à la fin du mois de juin, témoigne de l'entière liberté culturale des paysans qui exploitent ces terroirs si finement disséqués. L'abondance des vergers engazonnés et des prairies au milieu des terres de labours est un autre signe des mutations qu'ont subies ces campagnes depuis le XIXe s.
Photographie : A. Humbert - Commentaire : A. Humbert