Une côte majeure : la côte de Meuse au nord de Toul, à Lucey
Au nord de Toul, à Lucey, la côte de Meuse présente la trilogie classique du relief de côte[1] : un revers[2] boisé, un front de côte[3] où se trouvent vignes et vergers et la dépression orthoclinale[4] de la Woëvre qui porte cultures et prairies, ainsi que le village-rue. La concavité du front de côte et la largeur de la dépression orthoclinale s'expliquent par l'épaisseur considérable des couches argileuses (environ 200 m) creusées par l'érosion au pied de la côte armée par les calcaires oxfordiens.
Complément :
La côte de Meuse est l'une des côtes les mieux marquées de l'Est du bassin de Paris en raison de l'épaisseur des couches (couches dures : environ 100 m, couches tendres : environ 200 m).
Le village de Lucey se situe dans une vallée séparant la côte de Meuse (au premier plan) et une butte-témoin[5] dominant ce village (au deuxième plan). Celui-ci se situe en contrebas de la ligne de sources qui marque le contact entre argiles imperméables et calcaires perméables surincombants. C'est dans les calcaires que se trouve la nappe phréatique qui alimente en sources les villages situés au pied de la côte.
Dans la Lorraine centrale, la concavité de la côte de Meuse et la largeur de la dépression de la Woëvre s'expliquent par l'extension des faciès argileux et marneux qui s'étendent au Bathonien[6], au Callovien[7] et à l'Oxfordien inférieur[8]. Au nord et surtout au sud de la Lorraine, la dépression argileuse est plus étroite en raison de l'épaisseur plus faible des couches argileuses. Le revers de la côte de Meuse coïncide avec un plateau d'érosion[9], puisque les couches dures sont tronquées en biseau. C'est la « surface des 400 m[10] » qui se retrouve sur une grande partie de l'Est du bassin de Paris.
Photographie : A. Humbert - Commentaire : D. Harmand