Conclusion
Les six clichés aériens qui ont été utilisés pour observer une petite ville de Lorraine ne fournissent certes pas toutes les clés permettant la compréhension d'un espace géographique aussi complexe qu'une agglomération urbaine. Ce dossier nous offre cependant la possibilité de voir plus clairement les grandes articulations de l'organisation du tissu urbain que lorsque nous sommes immergés en son sein. La prise de distance indispensable sans laquelle notre regard est celui d'un myope peut néanmoins altérer notre perception de sous-ensembles ou de détails dont l'identification est indispensable à la compréhension du tout. Il faut donc, à la fois, nous rapprocher de notre objet, et tourner autour pour l'observer sous tous les angles possibles. L'observation aérienne à basse altitude offre cette souplesse du regard, à la fois globalisant et pénétrant, associant toujours le système spatial fonctionnel et les éléments marqueurs de fonctions actuelles ou passées. L'observation aérienne ne saurait prétendre, cependant, être le seul outil de la recherche sur les paysages. Le géographe fait feu de tout bois : la solution des problèmes qui se posent à lui peut en partie surgir de son contact intime avec le terrain, immergé dans la ville, de ses échanges avec ceux qui y vivent ou de l'interrogation des archives du passé. La vertu première du regard aérien est peut-être de suggérer les questions que pose l'agencement de la mosaïque des paysages imprimés sur le "face de la Terre".