Le processus d'intervention
Le travail collaboratif a visé en premier lieu l’amélioration du processus d’intervention.
En 2004, des modalités d’interventions des ambassadeurs en mer ont été élaborées afin d’amener l’usager à modifier ses comportements.
Ces modalités se déclinent en trois phases :
• accroche : cette première phase permet d’interagir sur l’eau avec l’usager afin de mieux connaître ses activités, sa vision de la mer, les informations dont il a besoin en complément de ses connaissances initiales. Il s’agit aussi d’instaurer une ambiance conviviale.
• discussion : cette deuxième phase permet de compléter les connaissances initiales de l’usager, en particulier sur les gestes à faire ou à ne pas faire.
• engagement : cette troisième phase permet d’amener l’usager à s’engager en signant une charte.
Les bilans 2004 et 2005 montrent que le nombre de chartes signées n’est pas à la hauteur des efforts consentis par les ambassadeurs et ceci bien que tous les ambassadeurs aient suivi une formation pratique a priori bien adaptée (une journée de formation avec jeu de rôle et sortie « terrain ») et bien qu’ils disposent d’outils pour les aider dans leur mission (livret de l’ambassadeur notamment).
Le groupe de travail s'est d'abord centré sur le processus d'intervention 2005. Ses modalités ont été analysées afin d’en dégager les points forts mais aussi les points faibles.
Sur la base de cette analyse, un certain nombre de décisions ont été prises, décisions dérivées des connaissances issues de la psychologie sociale à savoir :
1/ Donner à l’usager un statut de partenaire avec qui on partage une ambition (la préservation du littoral) et non plus un statut de récepteur passif à qui on vient « faire la leçon ». A titre d’exemple, tout est fait pour que le plaisancier considère qu’il aide - ce qui est effectivement le cas - les ambassadeurs à concevoir des actions auprès des plaisanciers plus efficaces en acceptant librement de répondre à quelques questions (acte préparatoire engageant).
2/ Au lieu de signer la charte, trop générale et peu propice à la prise d’engagements concrets, le plaisancier est amené à choisir de s’engager à faire ou à ne plus faire tel(s) ou tel(s) geste(s) précis parmi X possibilités (libre choix, caractère explicite de l’acte).
3/ Au lieu de remettre une brochure au terme de l’intervention, l’ambassadeur laissera la personne librement décider d’accepter ou refuser de la prendre (libre-choix).
4/ Obtenir la libre décision de placer un fanion Ecogestes sur le bateau afin de rendre visible ce nouveau statut (partenaire de la campagne) de l’usager (libre choix, caractère public de l’acte).
5/ Ne pas négliger les enfants comme vecteurs de changement des pratiques familiales (engagement familial).
Les outils associés à ces modalités d’intervention ont été revus, en particulier la charte qui a été ainsi remplacée par un « bulletin d’engagement ».
La formation des ambassadeurs a été réorganisée sur un principe de formation-action.
Objectif : faire partager aux ambassadeurs les nouvelles modalités d'interventions et opérer avec eux les dernières modifications, afin que ces nouvelles modalités soient le fruit d’une élaboration collective aussi large que possible.