Village et château de Manderen : contraste de la mise en valeur
La vallée du ruisseau d'Apach au fond de laquelle s'étale le village de Manderen, dominé par le château de Mensberg, forme un ruban vert de prairies et de forêts sur les pentes les plus fortes. Le contraste est brutal avec le plateau calcaire à grandes parcelles de culture, où les bois forment quelques petits îlots. De tels contrastes paysagers sont surtout le produit de l'évolution de l'agriculture au cours de la deuxième moitié du XXe s. avec le remembrement[1] de l'openfield[2] traditionnel.
Complément :
De l'openfield traditionnel, il subsiste encore localement des héritages comme les parcelles laniérées situées sur le rebord du plateau, au centre de la photographie. La mécanisation de l'agriculture, la forte concentration des exploitations agricoles et les contraintes de l'agriculture de marché dans le cadre de l'Union Européenne ont abouti à une spécialisation accrue en fonction des qualités des sols agricoles. C'est ainsi que les sols bien égouttés du plateau calcaire se prêtent particulièrement bien aux cultures céréalières en alternance avec des cultures industrielles comme le colza. A l'inverse, les terrains marneux ou argileux des versants en forte pente de la vallée ne sont guère propices à une céréaliculture fortement mécanisée et sont donc laissés en prairies naturelles, support de l'élevage.
Photographie : A. Humbert - Commentaire : M. Deshaies