L'étang de Lindre en hiver
Les paysages aériens d'hiver sont plus rares que ceux des autres saisons mais, en dépit d'une certaine atonie, ils révèlent parfois des phénomènes qui ne sont pas toujours visibles à d'autres moments. En ce début de mois de janvier le paysage, autour du village de Tarquimpol, porte les traces d'un enneigement récent qui met en évidence des éléments intéressants du paysage agraire d'une autre époque.
Complément :
La fonte différentielle de la neige sur les micro-reliefs agraires met en évidence de façon spectaculaire l'ancienne structure en planches[1] et sillons[2] des terres de labour qui nécessitaient un drainage efficace sur des sols lourds facilement gorgés. Ce dispositif est particulièrement bien mis en évidence, au premier plan, sur le bombement de la presqu'île de la Folie, mais aussi sur le versant en pente douce près du village, sur la droite. Le phénomène le plus intéressant, cependant, est révélé dans l'étang lui-même qui a été vidé en partie pour la pêche annuelle. Entre la presqu'île et la ceinture de roselières de la rive, sur la droite, le fond de l'étang porte les mêmes billons[3] de labour que la terre ferme. Il s'agit, à l'évidence, du dispositif mis en place pendant les années d'assecs[4], c'est-à-dire de mise en culture triennale qui assurait de bonnes récoltes à condition de drainer les terres efficacement. On notera la présence d'un drain naturel traversant le quartier[5] aménagé, qui facilite l'évacuation de l'eau vers une partie plus déprimée de l'étang, en bas à droite.
Photographie : A. Humbert - Commentaire : A. Humbert
