Le village de Praye lu du ciel
Cette vue fait la synthèse des éléments de tradition et de modernité. Le village-rue[1] organisé autour de son église, au centre, dessine une forme en Y bien conservée. Les maisons sont jointives, profondes, précédées par l'usoir[2] souvent transformé en pelouse ou place à parquer les voitures. A l'arrière, des témoins des meix[3], jardins et vergers où les arbres taillés en hautes tiges[4] sont devenus assez rares. Deux nouveaux types de bâtis complètent cet héritage : des pavillons et des bâtiments de stabulation.
Complément :
L'organisation ancienne qui répondait à des besoins agricoles n'est plus fonctionnelle, les maisons étant habitées par des retraités et surtout des néo-ruraux. Les nouveaux types de bâtis représentent une importante consommation d'espace au-delà des limites traditionnelles qui étaient marquées par des croix : les pavillons construits sur des parcelles allant de 500 à 1 500 m2 prolongent le village, sans ordre apparent ; pour répondre aux nécessités des progrès et respecter les normes afférentes aux installations classées, les agriculteurs ont dû déplacer leurs nouveaux ateliers de stabulation et hangars métalliques érigés avec des matériaux industriels. Au parcellaire émietté de la section du village s'opposent les grands damiers géométriques de parcelles réunies ou remembrées, organisées autour d'une trame viaire[5] refaite pour faire circuler les lourds engins. Nues, ces parcelles peuvent laisser ressurgir l'ancienne organisation de champs en lanières, bombés en ados[6], avec des pierriers[7]. Ces traces conservées dans la mémoire des sols sont exhumées grâce aux travaux d'archéologie agraire et plus particulièrement avec le balayage LIDAR[8].
Photographie : A. Humbert - Commentaire : J.-P. Husson