Montbronn : une autre clairière du « pays couvert »
Montbronn est de la même famille que tous ces gros villages nichés dans une clairière de la bordure occidentale du « pays couvert », c'est-à-dire du « pays aux bois ». Même prolifération d'un habitat segmentaire lâche autour de l'élément linéaire plus serré du village primitif ; même omniprésence des vergers qui ont envahi un terroir[1] qui paraît bien exigu.
Complément :
La photographie prise vers le sud-est met particulièrement bien en évidence ces deux caractéristiques du paysage de Montbronn. Si le terroir n'est pas visible dans sa totalité, on peut néanmoins constater que les surfaces enherbées sont majoritaires et sont souvent complantées ; les labours ne sont pas absents mais ceux que l'on peut distinguer sont minoritaires et situés à la périphérie de la clairière. La déprise agraire affecte aussi partiellement ces terres froides et gréseuses : au premier plan, à gauche, on reconnaît sans peine quelques anciennes parcelles agricoles qui ont été boisées – ou reboisées – parfois avec des résineux. Comme les autres communes de la bordure forestière, Montbronn a un passé verrier dont la survivance s'exprime par la présence de quelques « cristalleries » artisanales. La forêt alimente une partie de l'activité, comme il se doit, et plusieurs scieries y fonctionnent encore dont on peut lire l'impact, à l'emporte-pièce, dans le couvert boisé du premier plan. Dans le moutonnement du plateau à l'arrière-plan, on peut discerner la diversité de la nature du boisement et l'on devine, plus engoncés dans la forêt, les villages de Meisenthal et de Soucht.
Photographie : A. Humbert - Commentaire : A. Humbert