Nancy : un cœur historique protégé
Le cœur de la cité ducale, l'un des plus vastes périmètres urbains classés de France, ressort nettement ici du fait de sa densité et de la rareté des espaces verts. La ville vieille, médiévale (au second plan), enserrée entre le cours Léopold et la Pépinière, montre une trame viaire[1] anarchique. A l'inverse, au premier plan, la ville neuve en forme d'ogive présente une trame viaire hypodamique[2], fruit d'une planification entreprise sous Charles III.
Complément :
Entre ces deux villes, l'une médiévale, l'autre moderne, demeurait un no man's land issu de la destruction des remparts, que Stanislas Leszczynski entreprend d'aménager avec le concours d'Emmanuel Héré en vue de réunir les deux villes, mais aussi pour symboliser le rattachement de la Lorraine au royaume de France. Héré conçoit un ensemble urbain associant une trame viaire en damier, encadrée de portes monumentales et desservant des places caractéristiques du XVIIIe siècle : la place Carrière, la place Dombasle, la place d'Alliance et la place Stanislas. Cette dernière, classée au patrimoine mondial de l'humanité, devient le cœur administratif (hôtel de ville et préfecture) et culturel (musée des Beaux Arts et opéra) de la ville.
Autour de ce noyau urbain s'étirent quelques faubourgs, datant de l'Ancien Régime, au sud et au nord (respectivement au premier et à l'arrière plan), et aussi et surtout des quartiers typiques du XIXe siècle. L'un, vers l'ouest (à gauche), s'organise autour de la gare « voyageurs », et offre une succession de maisons de ville et d'immeubles bourgeois. L'autre, à l'est (à droite), est structuré par le canal et la gare Saint Georges, dédiée aux marchandises et aujourd'hui disparue.
Photographie : A. Humbert et C. Renard-Grandmontagne - Commentaire : V. Bertrand