Bitche : la citadelle
L'impressionnant monument militaire, dans lequel on reconnaît sans peine le dessin des fortifications de type Vauban, est le vestige pétrifié d'une longue histoire de la défense de la frontière. La butte de grès[1] rose avait été mise à profit depuis longtemps, en particulier par un château des comtes de Deux-Ponts qui était déjà en ruine quand Louis XIV s'empara de Bitche en 1680.
Complément :
Vauban s'empressa d'appliquer à Bitche sa science de la fortification et, dès 1683, il avait établi, à la place du vieux château, la citadelle qui est encore en partie celle que l'on peut admirer aujourd'hui. En réalité, quinze ans à peine après sa construction, les Français ont rasé la forteresse parce que le traité de Ryswick de 1697 ne leur laissait pas la possession de Bitche. Cependant, ils sont revenus, quarante ans plus tard, sous le règne de Louis XV ; ils y ont rétabli la citadelle sous la direction de Cormontaigne, pour l'essentiel selon les principes de Vauban. Des ajouts ont été réalisés au milieu du XIXe s. pour renforcer la défense avec un mur d'enceinte que les Allemands ont détruit après leur victoire de 1871, tout en construisant deux casernes à l'intérieur de la citadelle. Les destructions et les constructions successives ne facilitent pas l'identification des formes héritées de chaque grande phase : quelques éléments sont parfaitement identifiés comme la chapelle qu'avait fait construire Vauban et qui s'élève encore au centre de la citadelle et, sans doute, le festonnement des demi-lunes[2] et des redans[3] si caractéristiques des défenses du XVIIe s.
Photographie : A. Humbert - Commentaire : A. Humbert
