Des reliefs dus aux failles et rajeunis par l'érosion
Située à l'ouest de la Vôge, la faille[1] de Relanges a le regard tourné vers l'est, en direction du Fossé[2] de la Saône supérieure, et un rejet de 100 m. Le compartiment affaissé est recouvert de grès[3] du Trias[4], et localement sur les buttes-témoins[5] de calcaires[6] du Muschelkalk[7], tandis que sur le compartiment soulevé affleurent les grès triasiques. La faille est une faille normale[8] produite par distension. Il s'agit aussi d'une faille contraire[9] dont le pendage est en sens inverse au pendage[10] des couches.
Complément :
La morphologie actuelle résulte d'une érosion des couches situées au-dessus des grès du Trias. Les marnes[11] (en bleu) et les calcaires du Muschelkalk (en orange) ont été érodés en bordure de la faille de Relanges, si bien que la côte de Lorraine a reculé d'environ 5 km sur le compartiment soulevé. Dans le Fossé de la Saône supérieure, les calcaires du Muschelkalk subsistent à l'état de buttes-témoins. Localement, ces calcaires sont en contact avec les roches du socle hercynien[12], mettant en évidence l'importance du rejet.
L'affaissement des fossés de la Vôge le long de failles normales contraires[13] est comparable à une clef de voûte effondrée. La Vôge se trouve en effet sur l'axe morvano-vosgien[14], bombement anticlinal[15] qui relie le Morvan aux Vosges dont le soulèvement s'est accompagné de cassures.
Document et commentaire : D. Harmand