La communication engageante théorie et applications

Région Paca : un littoral sous pression

Ce film présente les objectifs et les enjeux de la campagne Ecogestes Méditerranée.

Il permet de bien situer le contexte dans lequel la communication engageante a été mise en œuvre.

Région PACA : un littoral sous pression (durée 01:56)

Rappel

70% de la population de la région Provence Alpes Côte d'Azur occupe le littoral.

Chaque année ce même littoral accueille 34 millions de touristes.

Il voit passer également près de 5 millions de passagers en ferry ou bateau de croisière.

Il compte 3 ports de commerce et un port militaire, près de 130 ports de plaisance et 1500 entreprises nautiques. Si l'on ajoute à cela la pêche professionnelle et de loisirs, la pisciculture et la mytiliculture, les loisirs nautiques et subaquatiques, on comprend qu'il s'agit d'un espace sous pression, exposé à de nombreuses sources de pollution[1].

La faune et la flore sont bien évidemment en danger et l"équilibre écologique de la zone côtière menacé.

L'herbier de Posidonie[2] joue un rôle-clef. Il produit de grandes quantités d’oxygène et c’est le lieu où se nourrissent s'abritent et se reproduisent de nombreuses espèces. Il permet de fixer les fonds marins et de protéger les plages contre l'érosion.

Ce milieu est perturbé par les rejets en mer, solides ou liquides[3].

Fragilisé, il résiste difficilement à l'invasion des algues tropicales notamment la Caulerpa Taxifolia[4].

Les ancres des bateaux de plaisance peuvent aussi contribuer à endommager cet herbier de Posidonie et à répandre la Caulerpa Taxifolia[4].

La campagne Ecogestes Méditerranée, dont il est question ici, s'adresse justement aux plaisanciers.

Son objectif est de faire évoluer leurs comportements en mer, en particulier en ce qui concerne la préservation de la posidonie, l'utilisation de produits d'entretien, la gestion des déchets et des eaux usées. Mais elle vise aussi à changer leurs comportements à terre, dans leur vie quotidienne.

  1. Principales sources de pollutions

    Les principales sources de pollution de la Méditerranée proviennent du bassin versant.

    Le « bassin versant » est une partie de territoire dont les eaux alimentent un exutoire commun, pour arriver en mer, au niveau de la côte.

    Les eaux de pluies, les rivières et les fleuves, mais également le vent, jouent un rôle important dans ces déplacements depuis la terre jusqu'à la mer.

    Les éléments déplacés peuvent être d'origine naturelle, mais également des pollutions ou des déchets.

    L'ensemble de nos activités, à la maison ou au travail, utilisent des produits ou des matières qui vont être libérées et déplacées tout au long de ce bassin versant.

  2. Herbier de posidonies

    Les zones de mouillage sont des zones de petits fonds qui sont aussi les zones où la vie est la plus dense. Cette zone est réduite en Méditerranée par l’étroitesse du plateau continental. On y trouve en particulier l’herbier de Posidonie qui héberge 25% des espèces de la Méditerranée.

    La posidonie est une plante marine, sa croissance est très lente (1cm/an). Elle est classée espèce protégée depuis 1988. C’est un maillon essentiel de la vie marine. En effet, les herbiers qu’elle forme produisent de grandes quantités d’oxygène. Ils servent aussi d’abri, de lieu de reproduction, de frayère et de nurseries pour de nombreux animaux. C’est une source de nourriture importante. Enfin, elle protège les plages contre l’érosion :

    - en stabilisant les fonds par son système racinaire,

    - en amoindrissant la force de la houle (herbiers vivants en bonne santé, touffus), quand ses feuilles mortes se déposent en banquette et pelotes sur la plage.

    Cet écosystème subit un certain nombre de pressions qui ont engendré sa régression sur une bonne partie du littoral. Ces pressions sont en partie d’origine humaine :

    - les aménagements (ports et digues) qui recouvrent les herbiers,

    - l’engraissement des plages avec des particules fines qui se déposent sur les herbiers,

    - les rejets d’eaux usées qui diminuent la transparence de l’eau,

    - la plaisance qui provoque par des ancrages répétés et concentrés une dégradation mécanique.

    - certaines espèces invasives peuvent également entrer en compétition avec les Posidonies comme la Caulerpa taxifolia.

    Afin de préserver les fonds marins, il existe des façons de faire qui sont à la portée de tout le monde.

    Le plus important est de choisir une zone de mouillage en fonction de la nature du fond. Il suffit de viser une zone sableuse qui aura en plus une meilleure accroche.

    Elle est facilement repérable depuis la surface par sa couleur claire. Dans la zone sableuse, les effets destructeurs de l’ancre ou de la chaîne seront moins importants.

    En règle générale, il est conseillé de mouiller une longueur de chaîne de 3 fois la hauteur d’eau. En effet, c’est le poids de la chaîne qui permet au bateau de rester au mouillage et non le fait de s’accrocher à un rocher ou à la posidonie !

    Il se peut que parfois il n'y a pas d'autre choix que de s’ancrer dans la posidonie. À ce moment-là, la manière de relever l’ancre est primordiale : il est très important de toujours relever l'ancre à l’aplomb du bateau, c'est encore plus important si vous êtes dans la posidonie, le mieux est de le faire avec un orin.

    Ce geste pratique permet non seulement de gagner en efficacité mais également de limiter le labourage de l’ancre sur les fonds.

    De plus le système de l'orin évite bien des difficultés en particulier lorsqu’il y a beaucoup de bateaux (cela évite de s’emmêler les ancres !).

  3. Les rejets en mer liquides ou solides

    Ce milieu est perturbé par les rejets en mer, solides ou liquides.

    Ces rejets sont principalement issus du bassin versant : eaux de ruissellement qui lessive les sols, les eaux usées traitées ou non, les macrodéchets.

    Mais aussi des bateaux : utilisation des wc marins (créateur d'eaux noires) et des douches (créateurs d'eaux grises) à bord des bateaux, macrodéchets...

  4. Caulerpa taxifolia

    Elle a été découverte en Méditerranée en 1984 mais elle est originaire d’Australie. Elle est de couleur vert fluo. Elle se propage très vite par sa reproduction qui se fait par simple bouturage et par sa croissance (1cm/jour en été). Sa grande capacité d’adaptation (sur tous types de fonds principalement entre 0 et 30 m de profondeur) lui a permis de s’étendre sur une bonne partie du littoral méditerranéen. Aujourd’hui, 9 000 ha en Méditerranée française et six pays sont concernés en Méditerranée.

    Les répercussions sur l’économie et les activités humaines peuvent être très lourdes de conséquences car :

    - elle entre en compétition spatiale avec beaucoup d’espèces comme l’herbier de Posidonies,

    - elle provoque une diminution de la biodiversité,

    - elle a donc un impact direct sur l’économie : pêche et plongée.

    La plaisance est un des vecteurs de propagation (par les mouillages) de même que les arts traînants tels que le gangui.

    Afin de ne pas la disséminer il est important d'inspecter l’ancre lors de sa remontée.

    - et surtout ne pas la rejeter en mer, mais attendre d'être à terre, pour la déposer dans une poubelle bien fermée. Un seul fragment peut reformer de nouvelles colonies.

    - enfin signaler l'endroit auprès de la capitainerie.

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