Les décrochements apparaissent sous la forme de systèmes conjugués liés aux plis. Ils ont des directions N60°E (décr. dextre) et N120°E (décr. sénestre) pour des plis d'azimut N0°E.
(Col de la cheminée, 01 Brénod)
Un décrochement sénestre (1) d'orientation N100-110°E contribue à l'implantation du passage de la Pierre Taillée. On peut noter les traces des gros bancs du Kimméridgien sur la surface de faille vue de face (de a à e). Nous allons analyser d'un peu plus près le comportement de cette faille.
Cercle rouge : illustration suivante.
Les stries plus anciennes (1) sont plus inclinées que les stries plus récentes (2) qui les oblitèrent. Voir dans les cercles rouges.
Vue de biais, la surface de faille est complètement gauchie et elle est décalée toujours vers la droite sur les limites de bancs de a à e.
Cet exemple illustre bien l'idée déjà émise par Laubscher (1972) d'une alternance plissement/décrochement lors de la tectonique jurassienne. Les stries basculent au fur et à mesure de l'avancement du plissement (illustration "Stries et bourrelets" plus haut, les plus récentes sont les plus horizontales) et le mouvement décrochant sénestre progressif décale le plan de faille initial (illustration précédente et schéma ci-dessus).
On sait que les décrochements et plis admettent la même direction de contrainte , mais que et sont inversés . La déformation de cette faille peut donc être interprétée non pas par des tectoniques successives mais par l'alternance des phénomènes plissement/décrochement au cours d'un même événement tectonique. Cette permutation des contraintes 2 et 3 a été expliquée théoriquement par H. P. Laubscher (1972). Si vous avez quelques notions sur le cercle de Mohr, consultez le complément sur Laubscher pour voir les explications.