Un peu d'imaginascience !

Observons le grand Einstein en train de réfléchir, enfin là c'est raté puisqu'il a l'air plutôt en train de se reposer et de rêvasser, bon...

Alors observons le physicien Schrodinger, il est en plein travail, ah ben non, il en train de penser à son chat on dirait, pas de chance...

Alors voici le philosophe Hilary Putnam, un spécialiste des sciences, mais qu'est-ce qui se passe, ça va pas du tout, ah mais j'ai compris, ça y est, ces physiciens et ce philosophe sont en train de faire des expériences de pensées...

Einstein est train de réfléchir à la théorie de la relativité générale, Schrodinger se pose des questions de mécanique quantique, et Hilary Putnam s'interroge sur la confiance que nous pouvons accorder à nos sensations pour comprendre le monde, des expériences de pensées il y en a toujours eue, imaginées par les plus grands esprits, c'est ça tout simplement, enfin tout simplement c'est vite dit, parce que tout de même, normalement les scientifiques ce sont des gens sérieux, on aimerait mieux les entendre développer des raisonnements rigoureux, là on les surprends en train d'inventer des scénarios un peu farfelus tout de même.

D'abord que vient faire la fiction, l'imagination dans les sciences, et puis d'ailleurs comment est-il possible d'atteindre le vrai en partant du faux, de comprendre le réel en raisonnant sur des choses fictives, bon regardons de plus près...

Einstein imagine un ascenseur loin de tout dans l'espace tiré par une force constante, il remarque que si un physicien lâche un objet, cet objet est rejoint par le plancher de l'ascenseur qui est en accélération constante, alors le physicien aura l'impression d'être sur une planète et de subir la gravité, et pour Einstein c'est le point de départ d'une réflexion qui va le mener à la théorie de la relativité générale et à l'idée d'un espace-temps courbe.

Schrodinger lui imagine un dispositif diabolique, il y a d'abord un malheureux chat, un flacon de gaz mortel qui peut être brisé par un marteau, lui-même actionné par un compteur Geiger, lorsque ce compteur perçoit une activité dans une toute petite quantité de matière radioactive, si petite qu'elle contient un seul noyau qui dans l'heure qui vient peut se désintégrer tuant ainsi le pauvre chat ou bien rester stable, les deux hypothèses ayant une égale probabilité, et c'est là que ça se corse, car la mécanique quantique au fond ne peut vraiment être décrite et pensée que mathématiquement par une fonction d'ondes qui nous dit dans ce cas précis que le noyau se trouve dans deux états superposés, à la fois entier et désintégré, autrement dit dans le dispositif imaginé par Schrodinger le chat est à la fois mort et vivant.

Le philosophe Putnam lui vous propose d'imaginer que des savants fous profitant de votre sommeil, vous ont ouvert le crane pour subtiliser votre cerveau pour le plonger dans une cuve pleine de liquide nutritif, là votre cher cerveau est relié à un super ordinateur qui lui envoie des informations trompeuses, vous avez le sentiment de vous réveiller dans un monde normal, de vous lever, de prendre votre petit-déjeuner, peut-être même de feuilleter un journal où l'on raconte votre histoire, celle du cerveau dans la cuve comme une histoire de science-fiction amusante, la question est : quel moyen avez-vous d'être sûr que ce n'est pas réellement arrivé, que vous n'êtes pas un cerveau manipulé dans une cuve, voilà comment Putnam nous fait réfléchir à la réalité de la réalité.

Comment Schrodinger nous initie au paradoxe de la physique quantique et comment Einstein propose une nouvelle façon de comprendre la notion de masse.

Finalement donc, il n'est pas si paradoxal de penser que l'on peut partir de la fiction pour arriver à des idées scientifiques valides ou éclairantes.

Les expériences de pensées permettent de créer des situations dans lesquelles le raisonnement va pouvoir échapper à la routine, se remettre en cause, découvrir de nouvelles perspectives, l'imagination est créatrice dans les sciences aussi, à condition bien sûr d'être accompagné d'un raisonnement solide.

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