Sarrebourg : une logique de défense ancienne, une identité urbaine
Sarrebourg a connu, comme de nombreuses villes lorraines, la militarisation de son espace urbain par l'adjonction de grands ensembles de casernes. Cette vocation militaire est liée au déploiement d'une importante garnison militaire allemande pour couvrir la nouvelle frontière de 1871. Après 1918, les vastes casernes, les logements ont reçu de nombreux régiments. Depuis 1968, le quartier Rabier abrite le 1er R.I. Ce dernier fait partie du paysage urbain et du territoire sarrebourgeois.
Complément :
L'emprise militaire à Sarrebourg a été considérable pour une ville modeste. Entre 1875 et 1914, l'Empire Allemand a concentré sur place les moyens de freiner une offensive française vers Saverne et l'Alsace. Ce déploiement militaire est à l'origine de l'essor urbain de Sarrebourg mais donne à la ville son destin de ville de garnisons. Les vastes casernes occupaient la partie est de la ville, dominant celle-ci. Les constructions massives en grès vosgien et béton et/ou surtout en brique marquent le paysage urbain et architectural sarrebourgeois. Casernes et vastes logements, de style « villas » ont été construits pour accueillir les familles des officiers, les états-majors... Les vastes emprises militaires sont aujourd'hui progressivement libérées avec les restructurations des armées. La destruction du quartier Gérôme pour aménager un écoquartier, les opérations de requalification de l'ancien hôpital militaire soulignent les transformations récentes liées au désengagement de l'armée. Paradoxalement, le 1er R.I., régiment professionnalisé, a modifié également la composition sociologique de la ville, enracinant sur Sarrebourg et ses périphéries des familles de militaires.
Photographie : A. Mathis - Commentaire : D. Mathis