La vallée de la Moselotte vue de Chèvre-Roche
Dans la région de Remiremont (vers la droite sur la photographie), les sommets du versant lorrain des Vosges correspondent à un plan incliné se relevant vers le sud-est passant de 800 m à plus de 1 000 m. Les vallées encaissées[1] d'environ 300 m comme les vallées de la Moselotte, à gauche et au centre, et de la Moselle à droite sont des vallées glaciaires[2] en auge[3].
Complément :
Le sommet plan des interfluves coïncide avec la surface d'érosion[4] pré-triasique[5] façonnée à la fin de l'ère primaire[6] et au début de l'ère secondaire[7]. Cette surface appelée autrefois « la pénéplaine post-hercynienne[8] » résulte de la longue érosion qui détruisit la chaîne hercynienne d'Europe et fut recouverte au Secondaire par les sédiments[9] continentaux puis marins que l'on retrouve dans l'Est du bassin de Paris. Ces couches sédimentaires ont été presque totalement enlevées par l'érosion au Tertiaire[10] et au Quaternaire[11], si bien qu'il ne subsiste que quelques restes de grès[12] et conglomérats[13] du Trias sur les plateaux. Ceux-ci coïncident donc avec la surface pré-triasique exhumée[14] et l'essentiel du paysage est modelé dans les granites[15] qui constituent la plus grande partie des Vosges cristallines. Ce sont surtout ces roches du socle hercynien[16] qui ont été creusées par les glaciers au Quaternaire.
Lors de la dernière glaciation[17] des Vosges, la vallée de la Moselotte était occupée par un puissant glacier qui rejoignait celui de la Moselle. Après la fonte de la glace, le fond de la vallée a été remblayé par des sédiments glacio-lacustres[18] et fluviatiles[19].
Photographie : D. Harmand - Commentaire : D. Harmand