Introduction
Au XIIe siècle près de Marville (nord du département de la Meuse), sur une petite butte, est construite une église placée sous le patronage de saint Hilaire. A proximité est installée une maladrerie destinée à recevoir les lépreux qui sont mis au ban de la société. Très tôt, un petit cimetière prend place autour du sanctuaire.
La bourgeoisie urbaine enrichie grâce au commerce aux XVIe et XVIIe siècles s'y fait enterrer avec de superbes monuments dont beaucoup sont parvenus jusqu'à nous. Ce sont des gisants ou des plaques funéraires installés dans l'église ou de petits monuments placés dans le champ des morts. Le geste est celui de gens riches car, à cette époque, la majorité des défunts se contente d'une simple fosse dans laquelle ils reposent dans leur linceul. Au bout de quelques années, leurs restes sont déterrés, nettoyés et enfermés dans un ossuaire.
A partir de la fin du XVIIIe siècle, l'habitude de marquer l'emplacement des sépultures se démocratise lentement. Des croix de bois ou de pierre apparaissent. A la fin du XIXe siècle, période de prospérité, l'art funéraire atteint son apogée. Tous les styles sont utilisés : édicules à l'imitation de la nature ; néogothique ; pyramides ; statues mariales... Au cours du XXe siècle, la profusion des décors s'estompe pour en arriver à un dépouillement qui marque parfois une déchristianisation de la tombe.
C'est pour découvrir cette longue évolution que nous vous proposons une promenade en images dans le cimetière de Marville. Nous avons privilégié quatre aspects. Regardez bien ces images, elles vous permettent de découvrir la manière dont les croyants envisagent la mort entre la fin du XVIe siècle et nos jours. A l'issue de ce petit voyage, nous vous poserons quelques questions.
