Introduction
L'imaginaire de l'au-delà chrétien s'est lentement formé. Il se fixe finalement sur une géographie mettant en évidence plusieurs espaces. Après la mort du corps, l'âme est jugée. En fonction de sa vie, elle peut rejoindre quatre endroits : dans les limbes disparaissent les justes morts sans péché mais non baptisés, comme les enfants morts nés ; dans l'enfer, les plus grands pécheurs souffrent pour l'éternité ; les justes rejoignent le paradis ; la majorité gagne le purgatoire où les souffrances permettent d'expier ses fautes avant de passer dans le paradis.
Entre le XVe et le XXe siècle, les imaginaires donnent une réalité à « l'espace de l'après-mort ». Des visionnaires rapportent les récits d'âmes qui, avec l'accord de Dieu, quittent quelques instants le purgatoire pour décrire leurs peines aux vivants, les rappeler à leurs devoirs, les inciter à vivre chrétiennement. Les images ont très vite été mobilisées au service de cette pastorale de la peur. Nous vous proposons d'en voir deux ensembles, chronologiquement très distincts.
Le premier date de la fin du XVe siècle. Il illustre un volume des ars moriendi, ces livres qui permettent de se préparer à son trépas et d'accompagner les mourants pendant leur agonie.
Le second ensemble a été créé à la fin du XIXe siècle, ce sont quelques unes des grandes planches du catéchisme en images que les prêtres utilisaient pour appuyer leurs cours ou décorer des salles de conférence.
Regardez-les. A la fin, nous vous proposerons de les analyser dans le détail, de réfléchir au message que porte cette iconographie, d'en mesurer les évolutions.
