Faisons connaissance !

- Voix off : Observons quelqu'un qui fait une recherche sur Wikipedia.

- Personnage B : Mais c'est nul ce que tu fais : Wikipedia, c'est écrit par n'importe qui.

C'est pas comme ça que tu peux acquérir des véritables connaissances.

- Personnage A : Hé ben, c'est quoi, alors, des « véritables connaissances » ? Hein ?

-Voix off : Bonne question : c'est quoi la connaissance ?

- B : Ben, je sais pas, y'a qu'à chercher sur... Wikipedia !!

- A : L'approche classique définit la connaissance comme une croyance vraie et justifiée.

Si je crois qu'il fait beau et qu'il fait beau, ça ne suffit pas. Pour que ce soit une véritable connaissance,

il faut que je justifie pourquoi je crois qu'il fait beau - parce que je suis sorti dehors, et que j'ai bien regardé le ciel dans toutes les directions, par exemple...

- Voix off : Bon, C'est la définition classique, mais voyons la de plus près, avec un autre exemple :

Celui de Martine, une jolie bergère... Oui, elle est vraiment jolie ! Mais ce n'est pas ce qui nous intéresse. Observons plutôt qu'elle-même observe ses moutons et les recompte.

Elle pense qu'elle a cinq moutons dans son pré, c'est vrai et en plus, elle peut expliquer pourquoi elle le pense. C'est une croyance vraie et justifiée, donc, d'après la définition classique, elle tient là une connaissance véritable.

Ha mais... le petit coquin, là-bas ! Il s'était caché derrière un rocher qui ressemblait à un mouton. Mais ça change tout ! La croyance de Martine était bien vraie, puisqu'il y a bien 5 moutons. Elle est justifiée puisqu'elle a bien compté jusqu'à 5. Mais c'était par chance !

C'est embêtant pour la définition classique de la connaissance !

La chance ne peut pas entrer en ligne de compte tout de même !

- Les deux personnages A et B : oui, c'est embêtant !

- A : Si la connaissance n'est plus possible à définir...

- B : On est bon pour douter de tout !

- A : Faut trouver une nouvelle définition, si c'est ça...

- Voix off : Mais que se passe-t-il ? Un mouton a disparu. Pauvre Martine ! Mais qui l'a volé ?

- A : Il faut mener une enquête !

- B : Pour avoir la connaissance de l'identité du coupable !

- Voix off : Ha! Ha ! Bonne remarque : pour avoir une connaissance, il faut mener une enquête sérieuse, donc... avec des moyens fiables, c'est-à-dire dans lesquels on peut avoir confiance.

Ho ! je sens qu'on est sur la piste d'une nouvelle définition de la connaissance, non ?!

Et ben voilà :

Une croyance issue d'un processus fiable. Il faut noter ça dans Wikipedia.

Merci, monsieur le berger !! Belle définition.

Ah ! au fait vous n'auriez-pas vu quelqu'un passer avec un mouton. Non ?

Ni vous, monsieur le chasseur ? Pas de chance.

Et Martine, au fait ?

Ha ! je crois qu'elle téléphone à Jacqueline, sa sœur jumelle, qui est astronome. Quelle famille !

Hé ! Jacqueline, elle aussi acquiert des connaissances ! En utilisant des instruments et des méthodes fiables justement !

Mais également, des observations faites par d'autres personnes. Et des tas d'échanges, avec encore d'autres gens.

Cette notion d'échange, cette dimension sociale, c'est encore un autre aspect de la connaissance,

- A : Ça veut dire qu'on va encore changer de définition ?

- Voix off : Non, rassurez-vous !

- B : Ouf !

- Voix off : On va juste évoquer : L'ÉPISTÉMOLOGIE SOCIALE. Autrement dit, l'étude de la connaissance dans sa dimension sociale.

Par exemple : la connaissance est-elle produite, de manière fiable, dans une communauté telle que celle de Wikipédia ?

- A : Et moi je dis que la réponse est : Oui !

- B : Tu veux dire que c'est un processus fiable ?

- A : Oui parce que tout le monde vérifie ! C'est comme demander l'avis de plein de gens.

- B : Là tu fais de "l'épistémologie sociale", non ?

- Voix off : Hé be oui, c'est un peu ça. Et au fait notre mouton ?

Ha, il s'était envolé ! Tout va s'arranger alors. Et on va pouvoir tirer la conclusion.

D'abord, la définition ancienne de la connaissance comme « croyance vraie et justifiée » a pris, en quelque sorte, du plomb dans l'aile. Et l'idée de « croyance issue d'un processus fiable » apparaît comme une meilleure définition.

En ajoutant que ce processus fiable est très souvent fait d'échanges entre les humains.

C'est ce qu'étudie l'épistémologie sociale....

......

Oui, en fait la fin n'a rien à voir avec le sujet, mais ça fait plaisir non ?

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